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Isabelle et les autres : Quand les touristes disent assez au trop plein d’hôtels  – Novembre 2017

Extrait:

La Française a créé depuis peu LES AILES DE VENISE pour aider Venise à lutter contre le dépeuplement et les transformations.

SUR LES AILES DE VENISE

VENISE: Si les touristes s’organisent et se mobilisent également contre la transformation de tout espace de vie du résidentiel à l’hospitalité, cela signifie qu’il a depuis longtemps dépassé le cap. C’est le cas d’Isabelle Kahna, une manager parisienne tellement passionnée par Venise qu’elle passe de longues périodes ici chaque année à s’informer, fréquenter les Vénitiens pour connaître la situation réelle. Chez lui, il a créé une association («Les ailes de Venise», les ailes de Venise) qui a également pour objectif de trouver des investisseurs institutionnels intéressés par le financement de projets améliorant la résidence à Venise. Aujourd’hui Les ai- les de Venise et Isabelle seront à Venise avec Venes- sia.com et le Groupe du 25 avril pour la protestation contre les transformations hôtelières, distribuant des dépliants montrant le point de vue des touristes contre le tourisme destructeur.

“Les touristes – explique-t-elle – ne viennent pas à Venise pour y dormir, mais pour découvrir la ville avec ses habitants» 

LA PÉTITION

L’été dernier, Isabelle s’est fait connaître pour avoir promu une pétition auprès du gouvernement italien signée presque exclusivement par des étrangers. Le ton ressemblait plus ou moins à ceci: «Qu’attendez-vous pour arrêter et ralentir l’exode de la population vénitienne? Qu’attendez-vous pour prendre des mesures similaires à celles déjà prises dans les affaires de Barcelone ou d’Amsterdam? Qu’attendez-vous pour arrêter les chambres d’hôtes et les brocantes? ». Des milliers ont répondu avec passion.

L’ASSOCIATION

«Evidemment – dit-il – je me rends compte que seul je ne peux rien faire, mais en impliquant d’autres personnes et institutions peut-être oui. J’ai donc créé «Les ailes de Venise», centrées sur la prise de conscience des problèmes que rencontrent les Vénitiens dans le journal, et sur le soutien aux associations apolitiques vénitiennes qui œuvrent en faveur de leur ville. Une fois cela fait, ce ne sera pas une association étrangère pour la restauration de murs ou de bâtiments, mais orientée vers la vie de la ville ».

LA DELUSION

«Le 15 juin – dit-il – à l’étranger, nous nous sommes réjouis lorsque la municipalité a décidé de bloquer les changements d’usage. Mais que penser quand on lit que les biens publics continuent d’être vendus ou loués pour faire des hôtels? Nous les touristes avons déjà le choix parmi 50 000 lits et nous ne pensons pas qu’il soit urgent de construire plus d’hôtels. Pour nous, l’urgence est de protéger une Venise authentique, avec ses vraies boutiques, les senteurs de pain, de fromage et de fruits frais, les voix des poissonniers au marché, les rires et les cris des enfants jouant dans les champs et le bavardage – clercs de leurs parents ».

Michele Fullin

 
 

Ses batailles
Le 14 juillet 2016, l’UNESCO a adressé un ultimatum à l’Italie qui dispose de trois ans pour intervenir avant que Venise ne soit incluse, en 2019, dans la liste des sites à risque avec Damas et Alep. C’est donc cet été qu’Isabelle a lancé une pétition sur change.org adressée au Premier ministre, Paolo Gentiloni, intitulée “S.O.S. Venise étouffe, ramène Venise ». L’appel flotte avec 2600 signatures (également d’Asie) entre autres, toujours en défense de Venise, déjà conclu avec un succès modéré en ligne (le réalisateur Gabriele Muccino a récolté 138000 contre l’entrée de grands navires), mais sans résultats appréciables sur le terrain : “Je suis naturellement optimiste – clame Isabelle -, au moins pour donner du courage et de l’espoir à mes enfants, à des organisations apolitiques comme Venessia.com, Venezia mon avenir, Génération 90, et à des associations bénévoles, comme Masegni et Nizioleti, qui sont impliqué dans le nettoyage des murs de la ville de graffitis. Je crée une association, Ailes de Venise, qui s’engagera à financer des projets concrets ». Isabelle Kahna est également derrière la chaîne humaine et virtuelle qui a réuni Paris, Londres, Buenos Aires, Bonn, Stockholm pour soutenir le hashtag Venexodus et la campagne Venessia.com: “J’ai demandé aux fans de Venise du monde entier de se faire photographier devant un monument symbolique de leur ville avec une pancarte «Sans les Vénitiens, ne l’appelez plus Venise», en solidarité avec les 300 feuilles exposées par les habitants de Venise. Ma famille et moi avons déployé un de 80 mètres carrés sur les marches du Sacré-Cœur ». Mieux vaut ne pas trop se fier à l’idée que, tôt ou tard, tu vas te fatiguer: “Chaque jour je suis plus déterminé, chaque fois que je vais à Venise, et j’y vais presque une fois par mois, mon amour pour la ville augmente” dirigeant d’une compagnie d’assurance, engagé depuis un an et demi à mobiliser l’opinion publique internationale.

 
Tavernes ou restauration rapide?
Comme il l’écrit à Gentiloni, il fait partie de cette humanité à laquelle appartient Venise, selon la déclaration de l’Unesco: «Le maire de Venise est un entrepreneur et je peux comprendre les intérêts économiques et financiers derrière les activités du port et les grands navires. Mais les solutions sont là. Sans facturer un billet d’entrée à Venise, qui n’est pas et ne devrait pas devenir un musée, l’afflux quotidien peut être limité en établissant un nombre limité de système de réservation. Pourquoi ne pas prendre l’exemple d’Ada Colau, la maire de Barcelone, et des limites qu’elle place sur des plateformes comme Airbnb? Les vieilles trattorias sont obligées de céder la place à Burger King. Les anciens locataires du centre sont expulsés par des propriétaires qui veulent gagner plus en louant à des touristes ». Qui n’aura bientôt plus envie de se lancer dans la Perle de l’Adriatique et de se retrouver dans un fast-food.
 
28 août 2017 (modification le 29 août 2017 | 16:41) 

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